Ekhinos

Les Grecs disaient « εχινός » (ekhinos = hérisson) pour cet animal marin présent depuis plusieurs millions d’années, aussi connu sous le nom de « châtaigne de mer » : l’oursin, dont on recense aujourd’hui des centaines d’espèces à travers le monde. Il se nourrit en filtrant les sédiments et l’eau de mer, et sert d’indicateur pour permettre d’évaluer la qualité des écosystèmes marins ; son matériel génétique est même étudié dans le cadre de la recherche contre le cancer. 

Mes créations cherchent à rendre hommage à cette espèce aujourd’hui menacée de notre littoral méditerranéen : volumes arrondis et texturés des vide-poches et des appliques lumineuses, entre densité et légèreté, douceur et pointes affutées, déclinant les dimensions de cette forme qui rappelle l’œuf cosmique, étoilé de rayons aux couleurs iridescentes.

Ces pièces uniques de faïence ou de grès sont façonnées en combinant deux techniques ancestrales : le modelage à partir de blocs d’argile modelés, déformés, creusés, enroulés ; le pinçage où l’argile est façonnée entre les doigts par pressions successives. Après le séchage, la cuisson s’effectue en deux temps : d’abord « le biscuit » (faïence) ou « le dégourdie » (grès) qui fige formes et textures, ensuite la vitrification qui sublime la pièce par des émaux de couleurs aux rendus toujours surprenants ou des jeux de matières associant surfaces mates et brillantes.

Aucun oursin ne ressemble à un autre ; aucune pièce céramique n’est identique. Un trait d’union de l’animal au minéral se concrétise ainsi : aux infinies variations de couleurs noires, rouges, violettes, brunes ou blanches des oursins répondent celles des terres céramiques, argileuses ou grésantes. 

À cette collection sont venues s’ajouter des créations inspirées du monde marin telles que des appliques lumineuses aux formes d’anémones, des vide-poches et des vases suggérant les formes et textures du corail, ou celles des raies de Méditerranée.

« C’était une merveille, une fête des yeux, que cet enchevêtrement de tons colorés, une véritable kaléidoscopie de vert, de jaune, d’orange, de violet, d’indigo, de bleu… »

Jules VERNE, Vingt mille lieues sous les mers.